Cet été, le blog a voyagé, et vous emmène le temps de quelques articles, à Vienne, capitale de l’Autriche, mais aussi lieu de pèlerinage pour tous les passionnés d’art. Par les dédales des somptueux couloirs de ses nombreux musées, mais aussi par ses rues, ses multiples églises et son architecture, la ville du beau Danube bleu resplendit de toute part.
Ce premier « vlogarticle » est consacré à un lieu particulièrement remarquable, émouvant et important pour les passionnés d’art : le Kunsthistorisches Museum (le musée d’Histoire de l’Art).
Dès l’abord, le musée coupe le souffle : son architecture grandiose est le fruit de la réalisation du complexe du Hofburg par l’illustre empereur François-Joseph Ier. Ce musée est l’un des premier en son genre, et fait face à un édifice de même facture, abritant, lui, le musée d’Histoire naturelle.
Le faste ne s’arrête pas là, et se poursuit dans la collection exceptionnelle présentée par ce musée. Celle-ci a été constituée à partir des collections personnelles rassemblées par les Habsbourg durant leur long siècle de règne sur l’empire d’Autriche puis d’Autriche – Hongrie jusqu’en 1918.
La collection est présentée sur deux étages. On peut y admirer des œuvres de l’Égypte ancienne, de l’Antiquité grecque et romaine, une riche collection d’objets d’art d’Orient et d’Occident, datant du XVIème au XIXème siècle, mais aussi bien sûr nombre d’illustres chefs-d’œuvre picturaux, allant des œuvres de Giotto lors de la première Renaissance italienne, à quelques ouvrages du XVIIIème siècle. Les peintures se trouvant au second étage sont présentées géographiquement, partagées entre l’Europe septentrionale et l’Europe méridionale.
Outre la beauté des œuvres, celle du décor du musée est également remarquable. Les plafonds sont peints et ornés de fresques et de stucs. On retiendra en particulier les décorations réalisées par Klimt, dont les femmes évanescentes ornent les retombées de la voûte du hall de l’escalier.
Afin de vous faire partager les joies de ma visite, je propose de vous présenter quelques-unes des pièces emblématiques de la collection du musée, tout du moins celles ayant retenu mon attention.
Au milieu des tombeaux égyptiens couverts de hiéroglyphes, mon regard se pose sur un petit objet, d’un bleu qui capte immédiatement l’attention. En m’approchant, je découvre la Statuette d’un Hippopotame, réalisée par un sculpteur inconnu vers 2500 à 1950 avant J.-C. C’est un objet de faïence bleue turquoise, parfaitement conservé, comme témoin d’une époque bien lointaine. Il a été découvert à Dra Abu-el-Naga en Egypte. Cette statuette est emblématique des offrandes funéraires qui lui sont contemporaines. L’hippopotame était alors considéré, par cette civilisation égyptienne, comme un symbole de jouvence dans l’au-delà. Le corps de l’animal est décoré de motifs linéaires noirs, représentant notamment des fleurs de lotus, ou encore, sur le dos de l’animal, un oiseau en envol. Ces motifs sont la représentation du milieu de l’habitat naturel de l’animal.

Plus loin dans le musée, la découverte d’une œuvre m’émeut particulièrement, puisqu’elle a fait l’objet de toute mon attention et de nombreuses recherches de ma part pour la préparation d’un exposé à son sujet. Il s’agit de la Gemma Augustea ou Camée d’Auguste. Ce camée, impressionnant et unique par ses dimensions, a été réalisé vers 10 après J.-C., probablement par l’artisan Dioskouridès. La richesse de ses matériaux, l’onyx et l’or, attestent du faste de son destinataire : l’empereur Auguste. Ce dernier y est d’ailleurs représenté, trônant au registre supérieur, et entouré de légionnaires, de dieux et de déesses. La préciosité de l’objet d’art, ainsi que la délicatesse de sa facture ont de quoi vous laisser bouche bée.

Enfin, la dernière œuvre sur laquelle j’attire votre attention de visiteur est la majestueuse et imposante Tour de Babel de Peter Bruegel l’Ancien (dans sa version la plus connue, La « Grande » Tour). Ce chef-d’œuvre de renom trône en effet parmi les autres chefs-d’œuvre qui constituent la collection du Kunsthistorisches Museum. Cette peinture datée de 1563 captive par la richesse et la minutie de ses innombrables détails. L’interprétation par l’artiste du très célèbre thème biblique illustre parfaitement l’idée de démesure, tout en s’inspirant de la structure du Colisée à Rome, édifice qui en témoigne également. L’édifice de cette Tour de Babel voué à s’écrouler représenterait également dans ce tableau une allégorie de l’orgueilleux empire des Habsbourg. Par ailleurs, j’ai eu la chance d’admirer l’œuvre alors qu’elle faisait l’objet d’une copie par une talentueuse jeune fille installée tout près.

C’est sur ces trois œuvres différentes, étonnantes et captivantes que s’achève ce premier article, représentant la première étape de l’escapade autrichienne du blog.
A bientôt pour le prochain article !
Sandrine Thomas